Le bâti militaire

L’ouvrage de fortification du quartier de la Redoute fait partie du dispositif de défense de cette partie ouest de la ville et qui protège la route qui reliait Saint-Paul à Saint-Denis.

C’est en 1756 que cette construction est achevée. La Redoute Bourbon, est inaugurée par le gouverneur Jean- Baptiste Bouvet de Lozier. C’est par ailleurs cette fortification qui donnera son nom au quartier militaire. Le fortin est de plan carré, ses élévations sont de la forme d’une pyramide tronquée. Les armoiries de la Compagnie des Indes surmontent la porte d’entrée du fortin. Au rez-de-chaussée, le bâtiment est percé de douze meurtrières, Au premier étage les murs de pierres de taille sont percées de huit baies carrées pouvant recevoir des pièces d’artillerie.

Au moment où les Anglais s’emparent de l’île Bonaparte, en 1810, les ultimes combats des défenseurs français se déroulent aux abords de cette poudrière.

Le fortin

Le fortin de défense, La Redoute Bourbon.
(Quartier militaire de La Redoute - ISMH en 2007 )

Le plan du magasin à poudre est dessiné par l’ingénieur du Roi Antoine-Marie Desforges-Boucher. La poudrière est achevée en 1751. Elle est entourée d’un haut mur d’enceinte en maçonnerie de moellons et pierres de taille liées à chaux et à sable. Faisant partie d’une logique d’ensemble de la défense de la partie ouest de Saint-Denis, l’édifice est situé au sud de la redoute. Il se dresse sur l’arrière d’une colline à contre pente des tirs pouvant parvenir de l’océan. D’une hauteur longueur de 13,6m sur 6m de large, les murs font 2,3 m d’épaisseur. Six puissants contreforts épaulent les façades est et ouest. Le pignon de l’édifice est néoclassique. Les armes du roi de France taillées dans de la roche volcanique se placent au dessus de la porte d’entrée. Ce bâtiment en service durant deux siècles sert aujourd’hui de chapelle pour l’armée (Chapelle Saint-Louis).

Les mausolées anglais et français
( La Redoute ISMH,2007 )

« La défense de l’île a coûté la vie à des Créoles, à des Français. Ils sont courageusement morts dans une plaine voisine de Saint-Denis, au moment où les forces ennemies venaient s’emparer du chef-lieu. Il faudrait, ce me semble, réunir ces ossements, les placer sous une pierre tombale, et dans un monument qui rappelât cette mort tragique. Les Anglais ont donné la sépulture à leurs soldats tués à cette attaque, et une modeste pyramide les protège contre le temps. La colonie, seule, n’a encore rien fait pour ses défenseurs malheureux (...). En ma qualité de Créole et de gouverneur, je prie le conseil général de voter une somme de dix mille francs pour ce pieux souvenir ».
Henri Hubert Delisle, gouverneur de La Réunion de 1852 à 1858.

Les mausolées monuments aux morts du quartier de la Redoute sont situés dans un jardin aménagé en haut d’un promontoire, sur la rive gauche de la Rivière Saint-Denis. Cette esplanade fut autrefois le site d’une batterie de défense de la rade de Saint-Denis. Ils constituent les deux premiers « monuments aux morts » (militaires) de la colonie. Les deux édifices commémorent le souvenir des soldats anglais et français tombés lors de la bataille de La Redoute le 8 juillet 1810. Le monument des Anglais est érigé par ceux-ci en 1810. Il commémore l’honneur des soldats britanniques tombés lors de la bataille. L’obélisque anglais
Le monument a été érigé initialement plus au sud et a été déplacé en 1963 et installé près du monument Français. On est loin du monumentalisme du "Mausolée Corbett" à Sainte-Rose. Le "mausolée anglais" de la Redoute apparaît comme une miniature de celui du Capitaine Britannique. L’appellation mausolée est ici extrapolée car le terme s’adresse aux édifices funéraires de grande, voir de très grande dimension.
Le monument offre deux faces gravées. La face sud rend un hommage général aux soldats morts le 8 juillet 1810 : ‘Near this spot are also interred the remains of those braves soldiers of his majesty, Eighty sixth regiment who likwise fell on the same glorious occsion (sic)’. La face nord est à la mémoire du jeune officier John Graham Munro. Les restes ont été transférés en Grande Bretagne, mais les plaques ont été heureusement gardées.

L’obélisque français
En 1840, le leader du mouvement politique des Francs-CréolesNicole Robinet de Laserve qui participa à la bataille, évoque le vœu d’un monument érigé à la mémoire des combattants français tombés à la Redoute : "la reconnaissance, n’a pas de prescriptions et l’héritage de la gloire ne se répudie, quelque charge qu’il impose".
Le monument des Français est plus monumental que celui des Anglais. Il est posé sur un socle composé d’ emmarchements en pierres de taille à trois volées avec paliers. L’édifice est remarquable par sa composition et sa finition ainsi qu’une taille de pierre de grande qualité. Il porte sur la face ouest une plaque de marbre "Erigé en 1857, H.Hubert-Delisle, gouverneur, ED.Manès, directeur de l’intérieur, Charles Desbassyns, président du Conseil Général Hommage à la bravoure et au patriotisme rendu sous le gouvernorat de M.Hubert-Delisle". La plaque de marbre de la face sud est apposée en 1890. L’épitaphe y inscrit : " A la mémoire des héros de la colonie morts dans le combat du 8 juillet 1810 : Lautrec, commandant, Patu de Rosemont, lieutenant, Desclands, sous-lieutenant, Leclair, sergent, Guillou, sergent, Louis Honoré, militaire".

La Caserne Lambert
(Saint-Denis, ISMH 2007 les façades et toitures ainsi que la totalité de l’ensemble des bâtiments constituant la caserne)

Dans les années 1840, les cinq compagnies d’infanterie de marine sont logées dans un camp de fortune, situé sur le terrain militaire au nord du camp des noirs de l’atelier colonial. En 1846, le contre-amiral Charles Léon Joseph Bazoche, gouverneur de Bourbon (1841-1846) pose la première pierre du plus grand bâtiment militaire de l’île. Bourbon accueille alors les troupes de marine basées à Saint-Denis. Le bâtiment est prévu pour loger près de 9 compagnies (900 hommes). Le chantier dure trois ans et la caserne « du camp » est inaugurée le 20 juin 1849 par le commissaire de la République Joseph Napoléon Sarda Garriga. En 1930, la caserne "du camp" est rebaptisée caserne Lambert du nom du héros de la maison des dernières cartouches à "Bazeille".

Les dimensions de l’édifice bâti sur un plan en U sont imposantes, plus de 220 mètres de long. Élevé sur deux niveaux, l’édifice est construit en maçonnerie de moellons, montés à chaux et à sable. La partie centrale est décorée d’un avant-corps surmonté d’un fronton à pignon néoclassique. Des galeries de circulation parcourent la façade nord de l’édifice. Celle du rez-de-chaussée est soutenue par des colonnes carrées appareillées en pierres de taille qui soutiennent des arcs en plein cintre. Celles de l’étage sont d’ordre toscan. Le corps principal est encadré aux extrémités par deux ailes en retour. La vaste cour nord est fermée en 1852 par une grille en fonte de fer. Au centre de cette grille d’enceinte, dans l’axe du portique central sont disposés deux pavillons (un corps de garde et une conciergerie) qui marquent l’entrée de la caserne.

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