Déplacement de la statue de Mahé de La Bourdonnais

Déplacer la statue de Mahé de La Bourdonnais participe à la décolonisation des Arts de / dans l’espace public. Cet acte touche aussi la question des réparations. Ce déplacement permet de rompre avec une association symbolique incompatible : l’installation et la présence pérennes d’un négrier sur la place de l’abolition de l’esclavage. Cette action a une portée pédagogique importante et permet de proposer une nouvelle lecture de la place.

Mahé de La Bourdonnais a été peu présent physiquement à La Réunion. L’ouvrage le plus complet sur son action est l’édition commentée de ses Mémoires par Albert Lougnon et Auguste Toussaint (1937, BIB 202 exemplaire disponible aux Archives départementales). Archiviste, Albert Lougnon met en parallèle les documents issus de l’administration de la compagnie des Indes et les mémoires de La Bourdonnais rédigées pendant son incarcération à La Bastille. A. Toussaint spécialiste de l’histoire de l’océan Indien apporte les contextes politique et économique nécessaire à une vue globale de l’action de Mahé de La Bourdonnais.

Ils détaillent son action dans les îles et permetde comprendre le rapport complexe à l’esclavage de Mahé de La Bourdonnais. Il oriente la traite de Madagascar à l’Afrique pour diminuer la présence de Malgaches tombant trop facilement dans le Marronnage intérieur ou maritime au profit d’une population africaine aux pays plus lointains et sans unité linguistique favorisant leur capacité de résistance.

REPÈRES SUR MAHÉ DE LA BOURDONNAIS

Mahé de La Bourdonnais occupe les fonctions de gouverneur des Îles de France et de Bourbon de 1735 à 1746. Il gère les îles pour la Compagnie des Indes. Il propose à la Compagnie des Indes d’orienter son action progressivement du champ commercial vers des actions militaires opposant la France à l’Angleterre pour la maîtrise des comptoirs indiens.

Pour développer les îles et surtout l’île de France, il intensifie la traite négrière que seule la Compagnie des Indes peut alors exercer pour Bourbon et l’île de France. Pour ce dernier territoire, 648 esclavisé(e)s sont recensés en 1735. Mahé de la Bourdonnais fait passer ce chiffre à 2612 esclavisé(e)s en 1740.

À Bourbon, il intensifie la lutte contre le marronnage.

En 1741, il annonce aux colons que la Compagnie des Indes renonce à son droit exclusif d’introduire des marchandises et des esclaves. Loin d’arrêter la traite négrière, ce mécanisme de libéralisation économique augmentera la traite lui donnant une dimension plus spéculative. Il participe alors à cette économie de troc entre l’Inde, l’Afrique et Madagascar.

A-T-ON DEJA DÉPLACÉ DES STATUES À SAINT-DENIS ?

 Le monument des Anglais situé sur le site des Mausolées était à l’origine près des logements de fonction de la gendarmerie, proche du stade de la Redoute. Le monument est déplacé lors de la construction des logements de fonction des Gendarmes.
 L’obélisque hommage à Julien Gaultier de Rontaunay situé au Brûlé était à l’origine à Bellepierre / La Source. Lors des constructions des logements dans les années 1960, on déplace le monument au Brûlé. Rontaunay étant celui qui avait aménagé la route menant de la Source au Brûlé au XIXème siècle sous la mandature de Candide Azéma.
 La vierge de style Art nouveau située au chemin de la Vierge au Brûlé est déplacée par les soeurs à Saint-Bernard et réinstallée à l’arrière de la Léproserie.
 La Fontaine de la gare du CFR a été déplacée 2 fois : Une fois pour la placer le long du Grand Chemin lors des travaux routiers située devant la gare. Une deuxième fois pour ramener cette fontaine à la Gare.

 Loran Hoarau, historien de la Réunion

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